Centuria VI, 91-100

VI,91
Du conducteur de la guerre navale,
Rouge effrené, severe horrible grippe,
Captif eschappé de l’aisné dans la baste:
Quant il naistra du grand un filz Agrippe.
VI,92
Prince de beauté tant venuste
Au chef menee,le second faict trahi
La cité au glaive de poudre face aduste
Par le trop grand meutre le chef du Roi hai
VI,93
Prelat avare d’ambition trompé
Riem ne sera que trop viendra cuider
Ses messagiers, & lui bien attrapé
Tout au rebours voir, qui le bois fendroit
VI,94
Un Roi iré sera aux sedifragues
Quant interdicts seront harnois de guerre
La poison taincte au succre par les fragues
Par eaux meutris, mors, disant serre serre
VI,95
Par detracteur calumnie à puis nay
Quant istront faicts enormes & martiaux:
Le moindre part dubieuse à l’aisnay
Et tost au regne seront faicts partiaux
VI,96
Grande cité à soldatz abandonné
Onques n’y eust mortel tumulte si proche
O quel hideuse calamité s’approche
Fors une offense n’y sera pardonnée
VI,97
Cinq, & quarante degrés ciel bruslera,
Feu approcher de la grand cité neufve,
Instant grand flamme exparse sautera
Quand on voudra des Normans faire preuve
VI,98
Ruine aux Volsques de peur si fort terribles
Leur grand cité taincte, faict pestilent
Piller Sol, Lune & violer leurs temples
Et les deux fleuves rougir de sang coulant
VI,99
L’ennemi docte se tournera confus,
Grand camp malade, & de faict par embusches,
Monts Pyrenees & Poenus lui seront faicts refus
Proche du fleuve decouvrant anticques cruches.
VI,100
LEGIS CANTIO CONTRA INEPTOS CRITICOS
Quos legent hosce versus maturè censunto,
Profanum vulgus & inscium ne attrectato
Omnesq; Astrologi Blenni, Barbari procul sunto
Qui alter facit , is ritè, sacer esto.